Description
Détails sur le produit
- Format: Livre broché
- Auteur : Laurent Bouvet et autres auteurs
- Pages : 205
- Langue: français
- Genre: economie, politique
- Editeur : Odile Jacob
- Date parution: 1998
- ISBN : 7381-0580-X
- Livre d’ occasion : bon état
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Donate Kluxen-Pyta s'intéresse au dilemme Europe-nation dans le contexte de l'euro et de l'élargissement. Présenté comme un simple prolongement du grand marché européen, l'euro soulève en réalité des questions politiques de grande portée et son caractère sélectif s'inscrit en rupture avec le dogme de cohérence globale qui a jusqu'ici inspiré la construction européenne. L'élargissement de l'Union européenne apparaît ingérable sans une refonte du système institutionnel et du fonctionnement de la Commission. Il est temps de décider enfin vers quelle forme d'Europe l'on souhaite se diriger (fédérale, confédérale, associative) et comment organiser son contrôle démocratique, ce qui soulève la redoutable question de l'existence d'un hypothétique peuple européen.
Laurent Bouvet compare les concepts de "nation-contrat" (modèle français) et de "nation-génie" (modèle allemand). L'Europe, issue d'un processus d'auto-création sans réflexion, apparaît aujourd'hui comme un objet politique non identifié, qui combine impuissance nationale et insuffisance européenne. Le déficit démocratique reflète moins la dérive technocratique bruxelloise que le retard croissant du politique (empêtré dans ses rigidités) sur l'économique (dynamisé par la mondialisation). Il faut proposer aux peuples une utopie collectivement attrayante. Il faut réenchanter l'Europe.
Karl Lamers considère la construction européenne comme une immense réussite, si l'on pense à la situation de 1945, mais ni le traité de l'Élysée ni celui de Maastricht ne suffisent plus. Il faut dire jusqu'où l'on veut aller en matière d'élargissement, et jusqu'où porter la solidarité. Il faut parler d'une seule voix dans les instances internationales et traiter les États-Unis en partenaires-concurrents, et non en adversaires. Les craintes qu'inspire la puissance de l'Allemagne réunifiée se dissoudront d'elles-mêmes si l'Allemagne se fond dans une Europe politique, dans une grande communauté solidaire.
Jacques Delors conclut en invitant les jeunes générations à ne pas imputer à la construction européenne les maux qui affectent nos sociétés ; à comprendre que les rapports de force entre la France et ses partenaires européens - l'Allemagne en premier chef - et entre l'Europe, les États-Unis et le reste du monde, ont radicalement changé et qu'il faut en tirer les conséquences ; à restaurer le lien social mis à mal par la course à la compétitivité ; à relancer enfin un débat démocratique par trop négligé. Les malentendus franco-allemands subsistent parce que l'on est resté à la surface des choses, mais en les approfondissant, on trouvera des pistes pour consolider l'amitié des deux peuples et construire une Europe plus à même de maîtriser son propre destin. -- Pierre Bonnaure -- -- Futuribles
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